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Rare Presidential Encounter - by Yehia Shalash

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le casino-mosquée Kit Kat à Embabeh - par Madame Claude Lambelet

 

La colonie suisse d’Egypte d’avant-guerre comptait quelques industriels qui avaient très bien réussi dans les affaires et qui se montrèrent particulièrement généreux envers leurs compatriotes. Henri Meyer, par exemple, né en  1868, originaire de Luterbach/SO et domicilié à Fontaines/NE, laissait à sa mort, en avril 1943, une solide fortune amassée en exploitant les eaux usées. Son patrimoine se composait notamment d’une coquette « ezba Â» (maison de campagne) et de terrains avoisinants, le tout situé  à Embabeh, sur la rive occidentale du Nil, non loin du Caire.  La propriété s’étendait jusqu’aux rives du fleuve. A l’époque, il n’y avait dans les parages qu’un modeste village au milieu de vastes terres agricoles.

 

La guerre avait amené en Egypte de nombreux contingents de soldats étrangers et les lieux de divertissement connaissaient alors un grand succès. Henri Meyer décida donc de construire un casino sur une parcelle lui appartenant, proche du Nil, et le baptisa « Kit Kat Â» du nom d’un célèbre cabaret du Berlin d’avant-guerre. Le casino connut un grand succès et l’on dit que le Roi Farouk lui-même le fréquentait assidûment. A la mort d’Henri Meyer, la « ezba Â» qu’il avait baptisée la « Villa Pax Â» devait revenir à la colonie suisse du Caire et devint le Club suisse, une partie des revenus du casino était destinée à son entretien.

 

Enfant, j’ai passé de mémorables journée dans ce Club suisse, jouant à cache-cache dans le vaste jardin planté de palmiers royaux, grimpant sur les figuiers banians et faisant rôtir des cervelas (fournis par la maison Groppi) au bout de longues baguettes de bois. Tout ceci pendant que nos aînés jouaient au jass ou aux quilles et prenaient le thé sur la pelouse, à l’ombre de parasols blancs. Ce sont des souvenirs inoubliables.

 

Vint la révolution de 1952 et tout changea. Le vaste domaine agricole d’Henri Meyer fut nationalisé, de même que le casino. Ne subsista des richesses d’antan que la Villa Pax, toujours propriété de la colonie suisse du Caire. Le temps passant, la configuration des lieux changeait. A mesure que se multipliait la population égyptienne, des immeubles, d’abord modestes puis de plus en plus imposants poussèrent aux abords de la Villa Pax, noyant le Club suisse dans une mer de béton hideux.  Et pourtant, contre vents et marées, le Club subsistait vaillamment, toujours entretenu avec soin par ceux qui en avait hérité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le casino, lui, ne tarda pas à être démoli. L’endroit, devenu très populaire ne convenait plus du tout à un lieu de perdition comme l’était le casino Kit Kat. Il fallait aussi effacer, autant que possible, les traces d’occidentalisation laissées par une société corrompue et désormais haïe. Pour le bien de très nombreuses âmes donc, on érigea à la place du casino une imposante mosquée (Mohamed Mattar*).

 

Pour ma part, on m’avait envoyée terminer mes études en Suisse et beaucoup découragée de revenir en Egypte. Les circonstances aidant, je revins quand même mais bien des années plus tard. Une Suissesse amie m’aida à reprendre pied dans une ville que je ne reconnaissais qu’à peine et m’invita au Club suisse.  Avec courage, je pris donc ma voiture un vendredi après-midi et me dirigeais vers Embabeh … pour très vite m’apercevoir que je m’aventurais en terrain totalement inconnu. Une large avenue bétonnée, bordée de hauts immeubles ou de HLM de l’époque de Nasser et qui tenaient à peine debout avait remplacé le chemin de terre qui partait du Nil et s’enfonçait vers l’ouest au milieu des champs verdoyants. Complètement perdue et dans un concert de klaxons, je m’arrêtai au bord de la rue et demandai mon chemin à un livreur de verres de thé qui avait traversé devant moi, au péril de sa vie.

 

Pour bien me faire comprendre et situer l’endroit, je mentionnais la mosquée Mohamed Mattar car je savais qu’elle ne devait pas être trop loin du Club suisse et aussi parce que l’homme portait la barbe des religieux. Après m’avoir regardée bouche bée (on ne voyait pas souvent une étrangère conduire un 4x4 dans le coin et parler arabe de surcroît), je vis son visage s’éclairer et dans un grand sourire il me dit : « la mosquée Mohamed Mattar, tu veux dire la mosquée Kit Kat ? Tu l’as dépassée, il te faudra faire demi-tour. Â» Ce fut pour moi comme un coup de tonnerre dans un grand ciel bleu. Mais je réussis à contenir ma stupéfaction et parvins à lui répondre posément : « oui, justement, c’est ça. Merci mille fois. Â» C’est en pleurant de rire que j’arrivais au Club suisse !

 

Depuis, je me dis souvent que la mémoire des noms attachés à un lieu est plus forte que la mémoire tout court. Comme si la terre qui avait accueilli ces noms s’en était imprégnée et refusait de les rendre.

 

Aux  dernières nouvelles, la mosquée s’appelle toujours Kit Kat et le siège du Club suisse est toujours la Villa Pax. Dieu aidant, pour longtemps encore.

 

Claude Lambelet

Le Caire, Mai 2014

 

* (La mosquée porte officiellement aujourdhui le nom de Khaled Ibn El Walid, tandis que la nouvelle station du metro s'apelle - officiellement - Station Kit Kat / l'editeur)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr. Fawzia Al Ashmawi has the following lovely moment to share. It happened during Confederation President Pascal Couchepin visit to the Swiss Club in Alexandria January 2008. During the reception made to his honor, Dr. Fawzia was standing next to the buffet when President Couchepin turned towards her and said "Est-ce que je peux vous servir, Madame?", she turns and find him cutting and serving the cake. She extended her hand to take the plate offered by him with a slice of cake in it and giggled; President Couchepin asked her "Pourquoi riez-vous Madame?" she replied "C'est la première fois, et certainement la dernière, que je suis servie par un Président".

Dr. Ashmawi is the first Egyptian woman to obtain a Ph.D. degree from the University of Geneva (1983); she worked as a professor of Arabic literature and Islamic civilization at the university until her retirement in 2006. She is the recipient of Egyptian State Award of Merit in Literature in 2008.

 

Madame Claude Lambelet est la fille de Monsieur Kurt Lambelet (1905-1997). Il était le propriétaire d'un des deux établissements suisses de renom qui avaient survécu aux années de gloire. Le second était la maison Groppi.

 

 

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